vendredi 2 décembre 2011

Marisa Anderson + Bridget Hayden @ La triperie, 22-09-11

Bridget Hayden


Marisa Anderson

Pas forcément grand chose à dire sur celui là, en contraste avec le concert à Grrnd Zero dix jours plus tôt, ce concert à la triperie n'aura pas forcément attiré un tas de monde, et quelque part tant mieux étant donné la capacité d'accueil de la Triperie, agréable salle des pentes de la Croix Rousse, ayant été un squat dans des temps reculés.

Il faut dire que les genres pratiqués ce soir sont plutôt dans un registre intimiste ou en tout cas moins évident que la plupart des concerts estampillés DIY (au sens large), mais pas non plus dénués d'intérêt, c'est d'ailleurs pour çà que j'y suis allé, et pas seulement parce que le concert était organisé par Jub Freak Out! et son ami Julien de Motherfucking ! J'essaie de voir plus loin que le copinage, et il vaut mieux parce que quand j'entend parfois la musique que pratiquent les groupes programmés par certains de mes camarades, je suis content de me dire que j'ai au moins soutenu la cause.

Ce n'est pas le cas ce soir là, même si j'ai été relativement déçu par la prestation de Bridget Hayden. C'est pourtant avec un bon a priori que j'étais parti, ayant lu que cette anglaise à guitare avait autrefois fait partie de Vibracathedral Orchestra, obscur combo de rock instrumental orchestral à quelques encablures du Godspeed You Black Emperor des débuts (c'est vraiment pour situer) dont j'avais téléchargé des disques (au début de l'adsl, donc çà date vraiment) après les avoir vu cités comme groupe référentiel dans une interview des rémois de Rroselicoeur, que j'aimais beaucoup à l'époque.

Une guitare solo, de la disto, plein de reverb et un chant marmonné à faire passer le Michael Stipe débutant pour Freddy Mercury meets Montserrat Cabalé, voilà le programme de cette demi heure de set. Dans l'idée je suis donc super enthousiasmé, c'est de la bonne musique pour rêver assis dans une salle avec tous ses copains. Seulement voilà, cette musique ne semble n'avoir ni de début, ni de fin, ni vraiment de variations semblant volontaires. En gros, c'est assez impénétrable, le son est assez mauvais et Bridget Hayden ne semble pas vraiment convaincue par sa propre prestation, d'autant plus qu'elle doit batailler à plusieurs reprises avec son ampli pour sortir un son à peu près correct. Je mettrais tout çà sur le compte de la fatigue (la mienne ou la sienne ?), parce que dans d'autres conditions j'aurais pu tout aussi bien trouver çà mortel. Passons.

Marisa Anderson joue dans un registre quelque peu différent, quoique pas non plus totalement antagoniste. Encore une fille, encore une guitare, mais cette fois ci pas de disto et peu ou pas d'amplification. Par contre il y a beaucoup plus de notes jouées, dans un registre tout en open tuning (le genre de jeu où la main droite travaille beaucoup plus que la gauche, enfin si vous êtes droitier). Pour un peu, on se croirait presque en train de dériver dans une barque sur le Mississippi, tout en langueur mais sans s'ennuyer. La référence immanquable du genre serait John Fahey (en tout cas j'aurais du mal à vous en sortir une autre...) et Marisa Anderson fait figure de troubadour d'une tradition américaine qui commence à être un peu ressortie de la terre pour être esposée aux oreilles européennes.

Bref, j'ai été plus enthousiasmé par les Etats-Unis que par l'Angleterre ce soir, par contre je ne comprend pas trop la pratique qui veut qu'on vende des coupons de téléchargement à des concerts. Pas très traditionaliste sur ce coup là....

(la qualité des photos n'a vraiment rien d'ironique, j'ai juste subi une inspiration particulièrement médiocre ce soir là)