Placard
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Télécommande
Télécommande
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Télécommande
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[ERREUR ENCORE ! DECIDEMMENT....]
Grrnd Zero aura bien vécu, et vit encore, mais ce samedi 10 septembre 2011 semble bien marquer la fin d'une ère qu'on ne croyait jamais voir finir. Moi qui pensait emmener mes enfants à Grrnd Zero voir des concerts punk revival des années 2010 en 2028, je crois que je vais devoir me faire une raison, mais peut-on lutter contre la gentryfication dans une ville comme Lyon, même dans une période de crise économique telle que nous la vivons actuellement ? Vous avez deux heures.
En tout cas, qui dit "dernier concert" dit "ah merde, j'y suis jamais allé, je veux pas avoir l'air con alors je vais y aller avant que çà ferme !" pour beaucoup de gens, c'est donc pour çà que comme prévu, 800 personnes se sont pointées dans la salle qui devient invivable lors que le tiers de ce chiffre est atteint.
Pas fou, j'avais la bonne excuse d'aller voir un concert avec 100 fois moins de gens dans un autre quartier, et c'est donc en ayant déjà passé une bonne soirée que je me suis pointé au grrnd zero à une heure déjà relativement tardive, mais avec encore un bon nombre de groupes au programme (la soirée prévoyait en effet des groupes toute la nuit, la plupart lyonnais, histoire de vraiment en mettre une bonne couche pour finir en beauté) et des centaines de gens dans et devant grrnd zero, rendant la navigation pédestre particulièrement malaisée dans le périmètre immédiat du bar.
Avec autant de gens, la soirée ne pouvait être que spéciale, et dès que je suis arrivé, une jeune fille plutôt jolie me voyant passer m'a immédiatement proposé d'avoir des relations sexuelles. Devant passer un coup de fil à ce moment là, c'est à regret que j'ai du décliner, réalisant à quel point les ruptures augmentaient les possibilités d'effusions hormonales. Je ne suis pas certain que de pratiquer des relations sexuelles sur un parking la nuit entouré de gens ne m'excite vraiment en fin de compte, surtout en considérant ma perpétuelle sobriété.
Bref, et les concerts ? Quand je suis arrivé, c'était je crois bien pendant le set de PanPanPan. Il y a eu ensuite quelques autres groupes lors de cette (très) longue soirée, dont notamment Roue de Secours (duo échappé de Kiruna, qui font du hard-rock... je vois pas comment appeler çà autrement) et Carne (duo également, dans un registre sludge massif), mais aucun ne me motivait vraiment à un moment où j'avais surtout envie de rester un minimum éveillé au milieu de milliards de gens pour la plupart saouls, sans vraiment d'espace pour se retrouver tranquille (et pas pour retrouver la fille évoquée plus haut, hein ! Dans son état elle avait du trouver quelqu'un d'autre de moins regardant sur le confort).
Ma soirée consistera donc principalement à errer dans tout l'espace de Grrnd Zero, à chercher des visages familiers, qui s’avéreront la plupart du temps être aussi hébétés que moi, avec une expression semblant vouloir dire "c'est pour quand, le punk rock ?"
Si Placard et Télécommande n'avaient pas été programmés en fin de soirée (ou plutôt début de matinée !), je ne suis pas sûr que je serais resté si longtemps.
Alors quand mes amis de Placard émettent leurs premiers sons aux alentours de 4:30 (!!), c'est un peu la libération. Entre temps, la salle s'est un peu vidée, certains participants à la soirée n'ayant pas survécu à ce qu'ils ont bu (ou consommé), et on dirait maintenant qu'on est simplement à un "gros" concert de grrnd zero. Le punk rock de Joris et ses potes trouve pas mal de preneurs dans le public et Placard donnent l'impression d'être le nouveau "groupe local à beaucoup jouer", mais peut-on leur en vouloir ? Pas moi en tout cas.
Télécommande ont dépassé ce statut depuis un moment déjà, et leur relative rareté sur scène est compensée par des concerts en général plutôt attendus. Après la phase minimaliste du début, puis la phase ''on joue sur de gros amplis", Télécommande arrive maintenant à sa phase expérimentale avec l'ajout d'un clavier sur certains morceaux en remplacement de la basse, ce qui donne un aspect encore plus synthétique à leur punk déjà bien robotique. Si on m'avait dit en 2003 que Flo de Mihai Edrisch jouerait un jour du synthé dans un groupe, je crois que j'aurais rigolé très fort, et pourtant c'est bien ce qui se produit sous mes yeux ce soir (ou ce matin) là, et le pire c'est que çà marche très bien. L'ambiance est carrément explosive et les gens dansent dans tous les sens, sachant sans doute que c'est la dernière fois qu'ils vont pouvoir le faire là.
A la fin du concert je décide qu'il est déjà largement l'heure de rentrer, et à la sortie de la salle, les gens endormis par l'alcool jonchent le sol par dizaines. Il est temps de dire au revoir à tout çà, alors... rideau.