dimanche 5 février 2012

RVIVR + Bitpart + Sport @ La triperie, 7/10/2011

Sport

Sport

Bitpart

Bitpart

RVIVR


Après avoir passé les dernières semaines à discuter avec moi, moi-même et ma personne pour savoir si ce blog devait continuer à connaitre des mises à jour, nous avons décidé avec toutes mes personnalités que peut-être éventuellement il existerait quelque intérêt à poursuivre le travail, au moins dans un but d'archivage pour les générations futures. On peut facilement imaginer, dans 20 ans d'ici, le fils du batteur de Sport vouloir s'enquérir des prestations publiques passées de son père dans cet obscur combo de punk rock floridien-lyonnais.

Quand les pentes de la Croix Rousse auront achevé leur mutation en quartier ultra luxueux et que les punks n'auront d'autre choix que d'habiter au bout de la ligne du T12 à 42 km de la place Bellecour, une chronique d'un concert à la Triperie, rue Imbert Colomès, en plein coeur de la ville, aura comme un parfum d'exotisme, un peu comme quand je lis la chronique du concert de Sonic Youth boulevard Stalingrad à Villeurbanne lors de la première tournée européenne du groupe en 1983.

De là à comparer Sport, Bitpart ou RVIVR à Sonic Youth il y a une rivière que je n'oserais certainement pas franchir, mais ce n'est pas pour amoindrir les effets galvanisants de cette soirée déjà vieille de quatre mois. Vive la réactivité que permet internet !

Pour des raisons d'honnêteté par rapport à mon travail d'archiviste, et pour m'excuser du retard conséquent pris pour faire cette mise à jour, la suite de cette chronique va donc être entièrement rédigée à l'imparfait.

A quoi ressemblait Sport ce soir là ? A une sorte de punk rock enjoué et sautillant avec un niveau technique assez élevé. Je trouvais ce groupe plutôt sympathique à l'époque, ils avaient tous l'air de se donner à fond, mais je me disais aussi que l'aspect "on se la donne grave en concert et on transpire nos émotions" faisait peut-être un peu partie des gimmicks obligés de ce style musical (mais présentait au moins l'avantage indéniable de permettre de réaliser des photographies de toute beauté). Je trouvais difficile de dénouer les choses qui sortaient vraiment du groupe de celles qui sortaient du contexte culturel et esthétique dans lesquelles ils voulaient se placer. En clair, Sport donnait vraiment l'impression d'un groupe en devenir, pratiquant un genre de punk rock assez peu usité en France, et qui devait prendre du temps pour se démarquer de références assez obscures à l'époque.

Bitpart était un groupe parisien constitué de deux ex membres des excellents Fat Beavers, un groupe qui avait enflammé tout le monde avec ses deux demo CDr réédités en une superbe cassette verte sur Orange juice records. Fat Beavers avaient créé une ambiance incroyable lors d'un concert mémorable au Goulag deux ans plus tôt, et j'étais super heureux de voir leur nouveau groupe. Bitpart se situait dans un registre similaire, à savoir un punk rock mélodique hyper varié, dynamique et créatif, mais avec une approche beaucoup plus indie-rock, avec des tempos un peu moins rapide et plus de place pour les lignes de basse qu'à l’accoutumée dans ce style. C'était vraiment chouette de voir la progression de ce groupe vers quelque chose de plus personnel et abouti, et de se dire qu'il suffisait de découvrir les morceaux en direct pour déjà les connaitre.

La suite était un peu plus confuse, j'avais décidé de sortir un peu de la salle histoire de prendre l'air (et l'eau, la pluie s'étant invitée à la partie), et cette sortie était aussi le moment où un paquet de gens décidaient de se rapprocher de la scène afin de voir de plus près leurs idoles de RVIVR, groupe que j'avais raté lors de leur précédente tournée européenne un an tout juste auparavant. Je n'avais pas eu trop la motivation de faire l'effort de repousser les gens afin de me rapprocher de la scène afin de prendre les meilleures photos possibles d'un groupe qui de toute façon ne m'intéressait pas particulièrement, ressemblant trop à mon sens à une version du pauvre de certains groupes estampillés MTV-punk, qui plus est ayant utilisé le concept fumeux du "kickstarter" pour financer sa tournée européenne. Les gens étaient à fond, dansaient, chantaient, faisaient des moulinets dans le pit, et moi je regardais tout çà d'un air ébahi et interrogatif, me disant que la soirée était de toute façon déjà réussie grâce aux deux précédents groupes.