vendredi 22 juillet 2011

The Estranged + Pizza OD @ la Triperie 23/06/2011

Pizza OD

Pizza OD

Pizza OD

The Estranged

The Estranged

The Estranged

The Estranged

The Estranged

The Estranged

The Estranged


La venue de The Estranged en Europe constituait pour moi un évènement, depuis que je m'étais mis à sérieusement suivre les conseils de quelques camarades éclairés (vous savez, ceux qui commandent toujours les bons 45 tours que tout le monde cherche 6 mois après leur sortie quand ils sont déjà épuisés...). Inconnus au bataillon pour certains, déjà trop hype pour d'autres, The Estranged ont au moins le mérite d'avoir remis au goût du jour une certaine vision du post-punk, à savoir celui de leur ville natale, Portland, dans la lignée des Wipers, groupe qui ne cesse d'être redécouvert par plus de monde chaque année. Il faudrait évidemment abuser de mauvaise foi pour considérer que The Estranged, anciens Remains of the day, n'en sont qu'une pale copie, étant donnée l'évolution constatée sur le dernier album du groupe "the subliminal man" vers des territoires un peu plus "new-wave" (j'ose pas dire post-punk car j'ai l'impression de le sortir à toutes mes chroniques.... çà y est j'ai trouvé un générique encore moins précis que "emo"... le post-punk c'est bien ce que tous les kids téléchargent sur leur macbooks depuis 5 ans, non ?)

Bref, je m'égare, et ce soir les ricains jouent à la triperie, salle des pentes de la croix rousse qui ne semble pas trop avoir l'habitude de ce genre d'évènement, avec nos amis de Pizza OD pour ouvrir de belle façon la soirée.

Je ne m'étendrais pas trop sur la prestation de Pizza OD. Si vous avez lu le blog récemment vous pouvez (re)lire tout le bien que je pense de la "nouvelle" orientation du trio, et ce soir rien ne déçoit, si ce n'est que j'ai un peu de mal à totalement rentrer dedans, faute à une température très élevée qui n'incite pas trop les gens à bouger, ce que Alex fera remarquer pendant le set. Ce soir c'est surtout la release party officieuse du premier disque de Pizza OD, un beau EP 7 pouces avec une pochette cool et un insert à l'humour très local, et çà c'est également un grand évènement.

Juste le temps de sortir, et de voir arriver mes amis clermontois de Bored to death qui étaient déjà en train de chercher une place de parking avant le set des lyonnais et qui ont fini par se garer assez loin en pestant contre la non-disponibilité des places dans les pentes. Ca me rappelle l'époque des concerts récurrents dans le quartier, époque où venant de loin je laissais régulièrement ma voiture sur l'autre rive, préférant finir à pied. Quand je discute avec des clermontois j'ai presque l'impression d'être un parisien, ce qui est assez bizarre pour moi.

The Estranged attaquent peu après, et là, tout de suite je sens que je vais avoir droit à un des concerts de l'année. Le groupe a l'air tendu, mais avec cette tension positive qui va se décharger en énergie électrique et irradier tous les heureux spectateurs. C'est un peu çà en fait... il fait chaud, très chaud, et très humide dans cette salle, les gens sont serrés comme des voitures un samedi de juillet sur l'A7, et attendent patiemment le début du set comme une sorte de libération. Et là, tout s’enchaîne dans une débauche de décibels. La batterie, la basse, et la guitare - passée à travers un paquet d'effets transformant le son chaud et puissant habituel de la Les Paul en un son tranchant parfaitement adapté à la musique du trio et à la sonorité du lieu - sont au service de ces chansons, tirées d'un peu toutes les sorties du groupe, que çà soit des premiers EP sortis il y a déjà 3/4 ans au dernier album que je ne connais encore que très peu au moment du concert (mais j'ai bien eu le temps d'user mes mp3 depuis) en passant par quelques sélections bien senties du premier album - pas forcément les morceaux que j'imaginais d'ailleurs. La musique de The Estranged possède cette rythmique implacable qui permet tous les débordements en concert. Un peu comme si ils voulaient absolument faire sortir ces chansons de leurs rails. Au bout d'une quarantaine de minutes le groupe sort vidé, épuisé, et je pourrais facilement tordre ma chemise et en faire sortir au moins un litre d'eau tellement j'ai transpiré, mais en tout cas je suis bien content d'avoir vu çà, surtout après les commentaires peu engageants suite aux prestations du groupe dans d'autres villes (Bordeaux, Paris). La réussite d'un concert est une alchimie de plusieurs choses inquantifiables et ce soir çà a marché.